Bonne nouvelle : les échecs ont été inventés pour apprendre à penser en paix.
Le jeu d’échecs, ce souverain des jeux, a vécu une épopée entre l’Inde au VIème siècle, la Perse, à travers diverses conquêtes de la civilisation Arabo-musulmane pour s’étendre jusqu’en Europe au Xème siècle! Voici l’histoire d’un jeu de stratégie “vieux comme le monde” et qui recèle des vérités incroyables, armes indestructibles émanant de la Guerre et de la Stratégie pour penser en paix!
Du Chaturanga, en passant par le Shatranj à al shah mat.
Les ressources historiques l’attestent, le jeu légendaire d’échecs est né en Inde au VIe siècle sous le nom de chaturanga. Voyant son Prince plongé dans un ennui profond, le sage Sissa décide de créer un jeu de stratégie sur la Guerre. Pour le récompenser le Prince pose un grain sur la table de jeu, et après moultes parties, Sissa possèdera presque tous les grains des moissons indiennes!
Chatarunga signifie “Les quatre armées”, et pendant plus de 300 ans ce jeu sera pensé uniquement pour la stratégie, avec quatre armées distinctes: l’infanterie (les pions), la cavalerie (les cavaliers), les éléphants (probablement les tours) et les chars (qu’on appelle aussi les Fous) on y retrouve 64 cases, avec le bon multiple de 4, on est tout bon!
Après les conquêtes arabo-musulmanes, le jeu va se démocratiser et devenir universel, traversant les siècles non pas pour diviser, mais pour rassembler les esprits autour d’un même défi : penser avant d’agir. Aujourd’hui encore, il unit des millions de joueurs autour de la beauté d’un simple coup de pion, dans les parcs légendaires des grandes villes comme le Washington Square deNew York, et grandes capitales mondiales, les cafés, les pubs, soirées et championnats du monde, rassemblant anciennes et jeunes générations avec cette effervescence!
Partie d’échecs dans le quartier de la Vieille Bourse, à Lille
Le Roi est mort: “Al Shah mat”
Tableau de J.W Müller,”Arabes jouant aux Echecs”
Les joueurs d’échecs perses diront “Al shah mat”, ce qui veut dire le Roi est mort”, ou encore dans les pays arabo-musulmans “Al-Cheikh mat”. Le Roi est coincé par les armées, et bien sûr les conventions guerrières militent pour la capture du Roi plutôt que sa mort, une fois vaincu.
Le but est donc de coincer le monarque adverse, mais viennent même s’ajouter d’autres règles très précises, notamment dans l’ouverture du jeu, lorsque les Blancs commencent, il y a déjà chez les érudits des stratégies élaborées au premier coup!
Les échecs rassemblent et nous apprennent à rebondir sans se résigner!
Le Roi Arthur jouant une partie d’échecs contre le Roi Bédoïer, sources: Bibliothèque Nationale de France
Bien entendu, la traduction “échecs” pour le “Roi est Mort” est plus évocatrice pour les Occidentaux. En Europe, on préfèrera le terme latin qui évoluera en vieux franc comme “scachus”, le but est de mettre en échec l’adversaire. Notamment pour les chevaliers français qui s’adonnaient à d’interminables défis au Moyen-Age et magnifié avec Palamède, chevalier de la table ronde, dans les cours les plus fastueuses: on démontrait une stratégie pour mener une armée, mais aussi faciliter les relations inter-diplomatiques dans le monde! C’est le cas dans toute l’Europe et l’Asie Mineure. On se déclare la guerre sur la table du jeu, et à l’issue d’une partie on se congratulait d’un bel esprit de stratège!
N’est-ce pas une manière positive de s’affronter en pensant librement? Voilà sans doute une des raisons qui fait du jeu d’échecs une réussite historique et une noble perpétuation dans tous les foyers, catégories sociales, religions, cultures du Monde!
Calculer, décider, agir, défendre: les échecs sont les rois de la progression psychologique!
Les plus grands joueurs internationaux en attestent comme le champion du monde Gary Kasparov pendant plus de vingt ans, le jeu d’échecs est une lutte intense dont la soif de victoire des joueurs leurs font prendre des décisions incroyables! “Le but est de ne pas permettre à l’adversaire de montrer ce qu’il peut faire!” (site europe-echecs.com)
Observer le jeu, pour apprécier et s’approprier non une victoire immédiate, mais prendre les bonnes décisions, agir en personne réfléchie, et libre de ses actes! Voilà un merveilleux jeu pour s’exercer à la liberté de progresser et faire les bons choix face à une situation difficile ou ambigüe!
