#5 - La poste pneumatique! Une histoire bien avant le texto

Mais qu’est-ce donc que cette bizarrerie? Envoyer un « petit bleu »  ou un « pneu » à un ami dites-vous? Voici l’histoire de l’ancêtre du SMS, un courrier propulsé par tube à air comprimé dans un réseau souterrain Parisien gigantesque pendant 80 ans!

Le télégraphe, ou réseau télégraphique est sans doute l’une des inventions les plus extraordinaires de tous les temps. Très rapidement son développement au XIXème siècle offre une couverture nationale et mondiale, moyennant un développement faramineux de lignes. On dénombre dans la capitale parisienne sous le Second Empire plus de 2200 stations! Au départ il n’y en avait que 17.

A tel point que Paris et ses alentours deviennent saturés par l’ampleur des transmissions. Il faut trouver un moyen de pallier à cet encombrement du réseau.

Dans un premier temps, les chevaux sont une solution de substitution pour transmettre les missives entre plusieurs points de la capitale de la Rue de Grenelle à la Place de la Bourse. Mais ce n’est pas suffisant, cela prend un temps fou et la délivrabilité n’est pas aussi efficace que le télégraphe.

Il faut penser à un moyen encore plus rapide: les années 1850 marquent l’essor fulgurant de la spéculation boursière, le besoin d’informations est de plus en plus important sur les indices et valeurs. C’est pour la célèbre Bourse de Londres qu’un inventeur anglais Josiah Latimer Clark met au point un tube à air comprimé pour relier l’institut financier au poste télégraphique le plus proche en envoyant des missives…

La nouvelle arrive rapidement et c’est le français Ambroise Ador qui conçoit en 1852 un tube permettant de propulser de petits colis sous le Parc Monceau! Puis vient le dépôt de brevet d’Antoine Galy-Cazalat pour les dépêches par pression d’air.

Toute l’histoire au Musée de la Poste ici

Les lignes à air comprimé se développent ainsi sous le sol parisien, par trains de tubes, et très rapidement en réseau bidirectionnel! Le fonctionnement: une missive part d’un “curseur”, partie du tube subissant une charge d’air comprimé propulsant le courrier, et celle-ci est aussitôt récupérée à son point d’arrivée par un agent des postes. Le coursier récupère le courrier et le remet au destinataire! Ou bien transmet en morse par télégraphe le message reçu, à l’étranger!

Et puis la longueur du message original en papier n’est pas un problème, c’est une transmission physique par tube, et non un flux d’information saisi sur une ligne électrique nécessitant plus de temps en transmission.

Pendant plus de 80 ans, entre 1860 environ et jusqu’au années 1980 la Poste Pneumatique connaît des heures glorieuses! Dans le jargon, on envoie un “pneu” ou un petit-bleu”. C’est chouette non? Plus sympa que le “texto”. Le réseau fera jusqu’à 423 kilomètres dans toute la Capitale et à Neuilly.

Voici une vidéo datant de 1963 sur un centre opérationnel

Louis Figuier, Les merveilles de la Science 1867-1891

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